Entre pollution invisible et risques pour la santé, les parkings souterrains posent un véritable défi sanitaire. Comment améliorer la qualité de l’air et quelles réglementations encadrent ces espaces fermés ? Décryptage.
Un air vicié aux conséquences sous-estimées
Les parkings souterrains sont des espaces clos où la circulation de l’air est limitée. Résultat : une accumulation de polluants nocifs, principalement issus des gaz d’échappement et de l’activité humaine.
Quels sont les polluants présents ?
- Monoxyde de carbone (CO) : incolore et inodore, ce gaz peut provoquer des maux de tête, des vertiges, voire des intoxications graves.
- Dioxyde d’azote (NO₂) : issu des moteurs diesel, il est irritant pour les voies respiratoires et favorise les maladies pulmonaires.
- Particules fines (PM10 et PM2.5) : en suspension dans l’air, elles pénètrent profondément dans les poumons et aggravent les maladies cardiovasculaires.
- Benzène et composés organiques volatils (COV) : certains sont cancérigènes et proviennent notamment des carburants et lubrifiants.
Risques pour la santé : une exposition insidieuse
Les effets des polluants ne sont pas toujours immédiats, mais une exposition prolongée peut entraîner :
- Des problèmes respiratoires chroniques (asthme, bronchite, BPCO).
- Une augmentation des risques cardiovasculaires.
- Des troubles neurologiques en cas d’intoxication au monoxyde de carbone.
- Un risque accru de cancers liés aux hydrocarbures aromatiques polycycliques (HAP).
Les travailleurs des parkings (agents d’entretien, caissiers, agents de sécurité) sont les plus exposés, mais les usagers réguliers sont également concernés.
Réglementations : quelles normes pour protéger usagers et employés ?
Face aux dangers de la pollution dans les parkings souterrains, plusieurs réglementations ont été mises en place en France et en Europe.
Ventilation obligatoire : un impératif réglementaire
Le Code du Travail (articles R. 4222-1 à R. 4222-26) impose des obligations strictes pour les employeurs en matière de ventilation et de contrôle de l’air.
- Débit minimal d’air neuf : obligation de renouvellement de l’air pour diluer les polluants.
- Systèmes d’extraction : installation de ventilateurs et détecteurs de CO pour activer automatiquement l’aération.
Seuils de pollution à respecter
Les normes européennes fixent des limites à ne pas dépasser :
- Monoxyde de carbone (CO) : 30 ppm sur 15 minutes, 10 ppm en exposition prolongée.
- Dioxyde d’azote (NO₂) : 200 µg/m³ sur 1 heure, 40 µg/m³ en moyenne annuelle.
- Particules fines (PM10, PM2.5) : seuils de 50 µg/m³ et 25 µg/m³ respectivement.
Mesures de prévention pour les employés
- Surveillance de l’air : capteurs et alarmes en cas de dépassement des seuils.
- Équipements de protection : masques anti-pollution pour les travailleurs exposés.
- Formations aux risques : prévention et protocole d’évacuation en cas de danger.
Comment améliorer la qualité de l’air dans un parking souterrain ?
Des solutions existent pour limiter les risques :
- Opter pour une ventilation intelligente : ventilation à la demande activée par des capteurs de pollution.
- Encourager les véhicules propres : parkings équipés de bornes de recharge électrique et zones réservées aux véhicules moins polluants.
- Réduire les moteurs allumés : campagnes de sensibilisation pour inciter les conducteurs à couper le moteur à l’arrêt.
- Utiliser des revêtements dépolluants : certaines peintures et matériaux absorbent les polluants et améliorent la qualité de l’air.
Conclusion : un défi environnemental à relever
Les parkings souterrains sont des lieux à risque pour la qualité de l’air, nécessitant une vigilance constante. Grâce à des réglementations strictes et des innovations techniques, il est possible de réduire leur impact sanitaire et environnemental. Une meilleure ventilation, des contrôles rigoureux et une sensibilisation des usagers sont les clés d’un air plus sain en sous-sol.
